L'interview du Garde des Sceaux, un bras d'honneur à la Corse ?

C'est du déjà entendu depuis des décennies, sur tout les tons. Une intervention lénifiante alors que la Corse a besoin d'une volonté politique pour endiguer la menace mafieuse. Notre collectif vient de réagir. Nous avons espéré un court instant, en constatant que l’entretien que le ministre de la Justice avait accordé à Corse Matin, que les autorités avaient enfin pris la mesure du développement de m’empreinte mafieuse dans notre Île. Il nous a fallu, hélas, déchanter en prenant connaissance de la longue litanie de poncifs éculés que constituait cet entretien. Pas la moindre proposition à la hauteur de la situation que connait la Corse : à moins de considérer l’annonce de la délocalisation des procès en assises intentés aux membres du grand banditisme comme une révolution dans le traitement de ce genre d’affaires, ce qui a été plusieurs fois démenti par les quelques affaires délocalisées à Dijon, Nice ou Aix en Provence qui se sont traduites par de surprenants et scandaleux acquittements. Les pressions sur les jurés et leurs familles dont les mafieux sont coutumiers ne s’embarassent pas de ce genre de considérations, et il suffit de voir, sur les chaines de télévision, leurs séides massés à la porte des prétoires où qu’ils se trouvent, pour comprendre que l’intimidation n’a pas de frontières. Nous proposons quant à nous, comme beaucoup de hauts magistrats, dont ceux qui ont eu à travailler dans notre Île, de faire juger les membres de la grande criminalité, par des...

Débat sur l'importance du délit mafieux, la réflexion de Lisandru Laban-Giuliani

Le numéro de mars de la remarquable revue Roba, donne la parole au président de groupe à l'Assemblea di a ghjuventu. Nous publions intégralement son analyse. Elle donne les arguments essentiels pour réaliser que les liberticides en Corse ce sont les mafieux et certainement pas les associations antimafia soucieuses de l'état de droit et des libertés individuelles. Donner des bases juridiques solides au débat sur la législation anti-mafia Depuis plusieurs années, un débat a cours sur les moyens à mettre en œuvre face aux phénomènes mafieux qui sévissent dans l’île. Cette controverse est cruciale et mérite d’être traitée avec attention, sans caricaturer chaque position et en pleine connaissance des textes de loi débattus. Dans le numéro de janvier 2023 de la revue Robba, Sampiero Sanguinetti, réitèrait sa mise en garde contre les adaptations de l’arsenal judiciaire proposées par les collectifs anti-mafia. Pour Lisandru Laban-Giuliani, la préoccupation est légitime et il n'est rien de plus noble que de veiller au respect des droits de l’homme et de lutter contre les dérives autoritaires. Cependant, plusieurs constats et inquiétudes exposées dans ce texte lui semblent infondés. Les éléments juridiques qu'il présente ci-après doivent selon lui permettre, non pas de mettre un terme à ce débat mais de l’arrimer à des bases juridiquement solides.     De la différence entre délit d’association mafieuse et confiscation administrative Lucas Cranach l'Ancien, Justice, 1534...
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