Refus de l'emprise mafieuse : manifestation le 15 novembre à Aiacciu

Une coordination antimafia est constituée et en voie l'élargissement. Toutes les structures citoyennes et syndicales sont "cordialement invitées à en débattre". Une conférence de presse aura lieu le 4 octobre à Bastia pour expliciter cette démarche. Depuis quelques années une opposition ouverte à l’emprise mafieuse (portée surtout par deux Collectifs antimafia mais pas seulement) a permis une prise de conscience générale de la société corse, des élus et de l’État ce qui a produit des résultats concrets dans les moyens de s’y opposer :  Libération de la parole Résolution et délibération votées à l’unanimité par l’assemblée de Corse Ateliers de préconisation de mesures antimafia Votes de lois antimafia au Parlement présentées par des parlementaires corses Évolution notable du discours de l’État sur la réalité de la mafia Création du Parquet anticriminalité organisée à Bastia Premier Colloque antimafia de Cargèse Éducation à l’antimafia organisée par le Rectorat et la CdC Première manifestation antimafia d’ampleur (2500 personnes) Attente de la création de la Commission antimafia à la CdC    Toutes ces mesures, pour être indispensables, sont loin de suffire. La pression mafieuse ne faiblit pas et s’étend même à tous les secteurs de la société corse. Les citoyens, la jeunesse, les entreprises, les agriculteurs, les élus, les fonctionnaires sont confrontés chaque jour à des actes criminels, des menaces, des tentatives de corruption, à une inondation...

L'appel au "Riacquistu di a Ghjustizia è di a Pace" face à la loi de la mafia.

Nous publions l'appel de Dominique Bianconi, confondatrice de notre collectif, à s'opposer aux agressions mafieuses par une "révolution culturelle". Et à ne plus se réfugier bons le déni ou le silence face aux lobbyings mafieux. « Pourvu que les caoutchoucs y tiennent » :C’était le mantra des Storti, les personnages de l’émission du même nom, née au siècle dernier, et dont l’humour caustique a fait les beaux jours de France 3 Corse, pendant quelques années. Aujourd’hui, le mantra serait plutôt : « Pourvu que la saison elle tienne ! »  C’est celui que répète en boucle, notre société manchote et unijambiste, qui subit le choix de la mono-économie, celle du tourisme en l’occurrence. Et sitôt que la voix dissonante de groupes qu’elle engendre et qu’elle entretient par son silence et sa résignation, se fait entendre, cette société bancale répète à l’envi ce mantra, comme une formule magique censée la protéger des agissements toxiques de ceux qui veulent la mettre en coupe réglée.   C’est ce que nous vivons en ce moment à Calvi, où pendant 3 jours successifs, ou plutôt 3 nuits (la mafia a besoin d’ombre et de silence pour s’épanouir) des sociétés de bateliers, puis de location de voitures ont été victimes d’incendies criminels, ceci à l’orée d’une saison dont on peine à voir les perspectives. Quand bien même on nous opposerait, qu’à ce stade de l’enquête, rien n’indique que ces faits sont dus à l’action de la mafia, au vu des évènements de ces derniers mois, qui...

Le chaos au service des lobbys mafieux

Les bandes mafieuses cherchent à contrôler les responsables politiques et les chefs d’entreprise prospèrent par les attentats, les menaces, les assassinats... Plusieurs secteurs sont particulièrement visés : l’agriculture, les BTP, l’immobilier, la gestion des déchets. La mainmise sur certains commerces entraîne de nombreuses destructions. Ces derniers temps, c’est le tourisme maritime qui est particulièrement ciblé. Fin avril, à Saint-Florent, les bateaux d’une entreprise de promenades en mer ont été entièrement détruits par un incendie, mettant la société en faillite et suscitant une vive indignation. Le lundi 12 mai, à Ajaccio, sur le port Tino Rossi, un bateau de la société A Nave Va a été incendié et totalement détruit, un second gravement endommagé. C’est la troisième fois que cette entreprise, qui opère entre Porticcio et Ajaccio, ainsi qu’à Porto sur le site de Scandola, est victime d’un acte de violence. Nous dénonçons, une fois encore, ces attentats crapuleux, dont la nature même révèle des pratiques mafieuses visant à ruiner les entreprises pour mieux asseoir leur emprise. Ces méthodes gangrènent insidieusement notre société. Il faut en finir avec cet état de fait et mettre hors d’état de nuire les auteurs de ces actes lâches, avant qu’ils ne poussent plus loin leur avantage et ne recourent à l’assassinat pour consolider leur domination. C’est à la Justice d’agir. Mais soyons lucides : elle restera impuissante si la population ne fait pas front, de manière claire...
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