Satisfaction, mais...
Au terme de 5 années d’une procédure entamée à son encontre par le Ministère de la Justice, Le juge Cornu vient enfin d’être réhabilité.
Cette décision ne peut que nous satisfaire, nous qui avions dénoncé l’acharnement de la Justice à l’encontre de l’un des siens qui avait osé denoncer de graves dysfonctionnements dans les enquêtes menées par la gendarmerie au sujet de meurtres perpétrés en plaine orientale et non élucidés à ce jour.
Une justice impuissante à apporter des réponses aux questions légitimes des familles des victimes c’est ce que nous déplorons encore trop souvent. L’interpellation de l’institution judiciaire par les proches d’Alexandre Giacopelli assassiné en juin dernier constitue une illustration supplémentaire du drame vécu par les familles des victimes qui demeurent bien seules avec leur douleur.
Nous ne rentrerons pas ici dans le débat concernant les éventuels manquements disciplinaires dont se serait rendu coupable ce juge.
En revanche; nous nous interrogeons sur le peu de considération que la justice a porté sur les accusations de ce magistrat a l’encontre des gendarmes chargés des enquêtes sur plusieurs meurtres commis dans la Plaine Orientale. En effet, le juge Cornu qui s’inquiétait que ces dossiers n’avancent pas, aurait découvert que l’un des suspects etait aussi un indicateur des gendarmes. Confronté à des fuites dans ses dossiers et au fait que des personnes aient été prévenues que l’on allait les perquisitionner, le juge Cornu a saisi par écrit le patron des gendarmes corses mais n’a jamais obtenu de réponse.
Des indicateurs qui prendraient l’ascendant sur certains enquêteurs, cela n’est pas sans nous rappeler une affaire plus récente a Aiacciu dans laquelle un suspect a failli échapper à la justice en passant un « arrangement » avec les policiers qui le gardaient à vue.
Plutôt que de s’acharner sur le juge Cornu, qui a eu le courage de dénoncer de graves dysfonctionnements dans certaines enquêtes alors qu’il était toujours en poste en Corse, nous préférerions que les autorités judiciaires fassent cesser l’impunité dont bénéficient trop souvent les assassins dans l’île.Triste illustration avec l’assassinat du haut fonctionnaire Jean Leccia, qui s’inscrit dans le même environnement de la plaine oriental. Il est toujours impuni depuis le 23 mars 2014...